Dossier – Les médicaments et la conduite
La conduite automobile nécessite une vigilance de tous les instants pour assurer sa propre sécurité et celle des autres. La prise de médicaments peut altérer l'attention, entraîner des effets secondaires et avoir des conséquences dramatiques sur la conduite. Centaure fait le point et vous aide à limiter les risques.
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Les risques
Les études montrent que 10 % des conducteurs blessés ou tués étaient sous l'emprise de médicaments psychotropes, c'est-à-dire agissant sur le système nerveux (tranquillisants, somnifères et anti-dépresseurs).
Les principaux risques liés aux médicaments sont :
- la somnolence avec, à la clé, inattention, ralentissement de la prise de décision et des réflexes. Ces effets dits « sédatifs » multiplient par 2 à 5 le risque d'accident ;
- l'excitation qui peut se manifester par l'euphorie et l'altération des capacités de jugement ;
- la perturbation des sens : trouble de la vue, de l'équilibre, etc.
La conduite sous l'emprise de médicaments vous fait courir de vrais risques !
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Rappel du contexte légal
Le code de la santé publique : Le patient, en vertu de la loi du 4 mars 2002, doit être informé par le professionnel de santé sur le traitement envisagé et sur ses éventuelles conséquences. En cas de litige, il appartiendra au professionnel ou à l'établissement de santé d'apporter la preuve par tout moyen que l'information a bien été donnée.
L’aptitude physique : La liste des affections médicales incompatibles avec l'obtention ou le maintien du permis de conduire est fixée par arrêté du 31 août 2010. Il existe de nombreux cas où les effets d'un médicament sur les capacités de conduite et le retentissement de la pathologie sont interdépendants. En l'état actuel de la législation, aucune dérogation au secret médical n'est possible, y compris vis-à-vis des membres de la famille.
Le saviez-vous : malgré l'information qui vous est due et dans tous les cas, vous, en tant que conducteur, avez une responsabilité directe à suivre l'avis médical reçu. Si vous souhaitez contester un avis médical, vous pouvez vous adresser à la commission médicale départementale de votre préfecture.
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Cinq étapes pour limiter les risques !
1) Signalez à votre médecin ou à votre pharmacien que vous conduisez !
N'hésitez pas à signaler au médecin, lorsqu'il réalise son
ordonnance, ou à votre pharmacien, lorsqu'il vous délivre un médicament (avec ou sans ordonnance) que vous conduisez. Ils pourront ainsi vous proposer le ou les médicament(s)qui altérera(ont) le moins vos capacités de conduite.
2) Suivez le pictogramme sur les boîtes !
Si l'un des trois pictogrammes suivants y figure, cela signifie que vous devez adapter votre comportement en fonction du niveau de risque qu'il représente.
3) Lisez la notice !
Cherchez la rubrique « Conducteurs et utilisateurs de machine » ; cette dernière vous concerne. De même, lisez avec attention les paragraphes « mise en garde / précautions d'emploi » et « effets indésirables » pour vérifier s'il n'y a pas de contre-indications avec la conduite.
4) Conformez-vous à l'ordonnance ou à la notice
C'est une question de bon sens ! Ne modifiez pas les doses : vous risqueriez d'augmenter les effets indésirables en perdant le bénéfice du traitement. De même respectez les heures et les conditions de prise.
5) Avec les médicaments, pas de mélanges !
Évitez de consommer de l'alcool et des drogues (y compris le cannabis) avec les médicaments. Vous risqueriez de décupler et/ou d'aggraver les effets indésirables.
Sachez vous remettre en question
Si vous êtes malade et sous traitement, tenez-en compte. Au volant, cela signifie adapter sa conduite à son état physique en ralentissant, en conservant des distances de sécurité plus importantes.
Ne prenez pas le volant ou arrêtez de conduire lorsque votre état l'impose : grosse fatigue, tremblement, fièvre, difficulté à vous concentrer, état nerveux, euphorique ou agressif.